La
conception du CMP
Les fonctions du CMP
L'architecture
matérielle et logicielle du CMP
Les échanges
Le satellite SPOT 4 est destiné à assurer, à partir de 1998, la continuité de la mission d'Observation de la Terre de la filière SPOT, commencée en 1986 avec SPOT 1.
Comme ses prédécesseurs, SPOT 4 sera géré par l'établissement de Toulouse du CNES, tant en ce qui concerne la mise en uvre de la plate-forme et des passagers que la programmation des deux instruments de prise de vue constituant la charge utile du satellite.
C'est au Centre de Mise et Maintien à Poste (CMP) qu'incombera la mission de "piloter" le satellite : de sa mise sur orbite à son exploitation qui doit durer 5 ans.
Le CMP a été conçu et développé par le CNES, à partir des exigences communes aux satellites utilisant la même plate forme que SPOT 4. Elles se retrouvent dans ses caractéristiques générales :
Les développements logiciels ont démarré en 1990. Ils ont été délégués par le CNES à des industriels français, italiens et belges.
Les logiciels du CMP ont été développés en langages C, C++, FORTRAN et en ADA. Au total cela représente l'écriture de 600 000 instructions.
Trois entités aux attributions différentes composent le CMP :
- reçoit du satellite la télémesure de servitude, c'est-à-dire la valeur télémesurée de paramètres de surveillance (courants, tensions, températures, états, etc...) et contrôle, après transformation, leur valeur physique par rapport à des plages de variation aux limites ou à des états autorisés,
- visualise ces paramètres sur des écrans de contrôle, les synoptiques, sous forme de valeurs physiques, courbes ou représentations symboliques et signale leur état de surveillance (normal ou non) par un codage de couleur,
- reçoit les mesures de localisation effectuées par les stations de contrôle, c'est à dire les mesures de distance, d'angle ou d'effet Doppler ; elles serviront à calculer la position du satellite,
- envoie des commandes au satellite destinées à programmer les équipements de prises de vue, à ajuster son attitude et sa position sur orbite, ou à gérer les équipements.
Le CCS est conçu pour effectuer ces actions simultanément.
Exemples de synoptiques
(cliquez sur les images pour un agrandissement ; environ 60 koctets)
Les synoptiques permettent de surveiller l'état des équipements.
(cliquez sur l'image pour une animation. 808 koctets)
- le contrôle de l'orbite et de l'attitude du satellite : le rôle essentiel de ce sous-système consiste à déterminer et réactualiser les paramètres de l'orbite à partir des mesures de localisation et de programmer en conséquence les équipements de contrôle d'attitude du satellite. Il surveille l'évolution de l'orbite pour prévoir et calculer les manuvres nécessaires à son maintien à poste.
A partir des paramètres d'orbite réajustés, il génère quotidiennement les éphémérides prédites (couples position-vitesse du satellite calculés toutes les 3 minutes) nécessaires pour la préparation de la programmation des missions embarquées, et les dates des prochains passages en visibilité des stations de contrôle et de commande.
C'est également ce sous-système qui, à partir des données de télémesure, établit la correspondance entre l'horloge du calculateur de bord et le temps universel pour la datation des commandes du satellite.
Les paramètres d'orbite et les information de correspondance des temps sont diffusées à toutes les entités du système SPOT au rythme de deux fois par jour.- le suivi des équipements du satellite et de ses logiciels. C'est le sous-système le plus critique du CGS dans le sens où il est le seul capable de créer les commandes nécessaires à la remise en état des équipements et du logiciel de vol du satellite (investigation de pannes sur des équipements, basculement sur des équipements redondants, gestion des mémoires du calculateur bord, modification du logiciel de vol). Il intervient très peu quand tout fonctionne bien, mais il est vital dès qu'une opération critique est engagée. Il nécessite un niveau de validation très important.
- l'exploitation d'une banque de données technologiques recueillant toutes les données et permettant le suivi du satellite pendant toute sa vie. Ce sous-système assure un archivage de toute la télémesure reçue, de toutes les commandes envoyées au satellite et de toutes les activités réalisées par le CMP depuis le lancement. Il est doté de moyens de consultation de toutes ces données et de traitements sophistiqués des paramètres de la télémesure. Mensuellement, il élabore un bilan de fonctionnement de tous les équipements bord (utilisation sur le mois écoulé, utilisation depuis le tir, extrapolation à des horizons divers : 1 an, 5 ans,....). C'est la mémoire technique de la vie de l'exploitation.
- la génération des commandes des prises de vue des instruments optiques. En routine d'exploitation, le programme de travail de la charge utile HRVIR est élaboré quotidiennement pour le lendemain par le Centre de Programmation et transmis au CMP. Ce sous-système est chargé de son contrôle vis à vis des ressources de la charge utile et de ses règles de bon fonctionnement (respect des modes de prises de vue, incluant les modes d'utilisation de PASTEL, de leur enchaînement, et respects des règles d'utilisation des équipements,...).
Dans certains cas particuliers (investigations technologiques typiquement) il est capable d'élaborer lui-même un programme de travail, toujours dans le respect des règles de fonctionnement des équipements de la charge utile. Il produit également le plan de réception des images associé au plan de travail de la charge utile. Enfin, de façon à assurer un suivi à court et long terme de l'utilisation de la charge utile, il réalise des bilans statistiques de son fonctionnement.- le contrôle de l'acquisition des prises de vue programmées. Ce sous-système recueille toutes les informations de toutes les entités participant à l'acquisition de chaque prise de vue : de sa programmation au Centre de Programmation, à son exécution à bord du satellite, jusqu'à sa réception par les stations de réception des images et enfin à son archivage au centre de pré traitement. Ainsi, par comparaison entre les prises de vue programmées (prévues) et les prises de vues réellement archivées, il peut identifier les causes de dysfonctionnement dans le système (panne en station, panne satellite,...). Le Centre de Programmation en est averti et peut alors reprogrammer la prise de vue en défaut.
- le contrôle et la programmation des passagers de SPOT 4. Les passagers embarqués sur SPOT 4 nécessitent une prise en compte plus ou moins complexe par le CMP.
Ainsi, les passagers DORIS et POAM III sont exploités par un segment sol dédié chargé de leur programmation et le CMP n'a qu'un rôle de contrôle et de surveillance à assurer.
PASTEL, ESBT, PASTEC et le répondeur radar sont constitués d'équipements nécessitant une mise en uvre plus ou moins complexe et sont contrôlés comme les autres équipements du satellite.
Cependant PASTEL de par sa vocation est intégré comme ressource dans la programmation de la charge utile HRVIR. A ce titre le CMP rentre dans la boucle de réservation et de programmation de cette ressource.
Il en est de même pour ESBT considéré comme ressource supplémentaire de transmission de la télémesure de servitude pour les besoins propres du CMP. A ce titre le CMP rentre dans la boucle de programmation de la ressource ESBT.
PASTEC recueille les enregistrements de plusieurs expériences. Le rôle du CMP consiste alors à programmer ces expériences en tenant compte des possibilités d'enregistrement et de transmission des données. L'ensemble nécessite une prévision de l'activité sur plusieurs jours.
Un sous-système spécifique assure pour DORIS, POAM, PASTEL et ESBT les interfaces avec les segments sols correspondants (envoi des données de contrôle, gestion des prévisions d'activités, contrôle des commandes reçues).
L'ensemble de ces fonctions conduisent le CMP à échanger des données avec les nombreux centres distants composant le système SPOT 4 :
Les entités fonctionnelles décrites ci-dessus s'appuient sur deux sous-systèmes supplémentaires qui ont une importance vitale pour le CMP :
L'architecture matérielle du CMP s'appuie sur des calculateurs UNIX de la gamme Hewlett-Packard 9000.
Tous les calculateurs sont reliés au moyen d'un réseau Ethernet.
Le CCS tourne sur un calculateur HP 9000/735. Il est géré au moyen d'un terminal X (pilotage de l'émission des commandes et de la réception de télémesure). Quatre terminaux X supplémentaires permettant chacun de visualiser les paramètres télémesurés sur 1 à 4 synoptiques peuvent être connectés à ce CCS. Dans le cas du CCS SPOT 4, un terminal suffit pour permettre aux ingénieurs de l'équipe opérationnelle le suivi des activités.
Un second calculateur CCS de même configuration est prêt à pallier les pannes éventuelles du calculateur nominal.
Le CGS est composé de trois calculateurs :
Le CPV est composé de deux calculateurs :
La connexion des CCS au réseau des stations 2 GHz est faite au moyen de deux lignes X25 à 19200 bauds.
Les échanges de données entre les machines du CMP se font au moyen de NFS.
Tous les échanges avec les centres distants du système SPOT 4 se font via un protocole de communication commun qui s'appuie sur FTP.
page mise à jour le 06 June 2000