Le passager ESBT (Experimental S-Band Terminal) est un transpondeur, c'est-à-dire un composant qui permet l'émission et la réception d'un signal de radiocommunication. Le transpondeur ESBT travaille avec des signaux dans la bande de fréquences nommée bande S (fréquences voisines de 2 Giga Hertz). C'est un transpondeur à spectre étalé fabriqué par ALCATEL ESPACE sous contrat ESA. | LE PASSAGER ESBT |
ESBT est un prototype à vocation expérimentale qui permettra de tester des liaisons inter orbitales, dites IOC (Inter Orbit Communications), pour des satellites en orbite basse comme SPOT 4 via des satellites DRS (Data Relay Satellites).
Il véhiculera, via le satellite géostationnaire Artémis de l'ESA, des liaisons expérimentales Télémesure/Télécommande (TM/TC) entre le satellite SPOT 4 et la composante sol d'Artémis (à Redu en Belgique).
Ce terminal embarqué est composé essentiellement :
- d'un transpondeur (émetteur/récepteur) qui émet de la télémesure et
reçoit de la télécommande à 4kbits/s sur une fréquence porteuse de 2 GHz,
- d'une antenne dotée d'une couverture hémisphérique et orientée vers le ciel,
pour optimiser ses liaisons avec Artémis,
- et d'une interface de commande/contrôle qui permet de le mettre en uvre.
L'ESBT est indépendant du satellite du point de vue mission et n'est pas en
relation directe avec le Centre de Maintien à Poste SPOT 4 (CMP) ; ainsi, les
télécommandes qu'il reçoit ne sont pas utilisées par le satellite (puisque l'ESBT
n'est pas connecté à l'architecture informatique de SPOT 4), et il ne transmet pas
nominalement de la télémesure opérationnelle. Sa mission principale consiste à
évaluer la qualité des liaisons aller et retour (TM et TC à faible débit de 4 kb/s)
entre la composante sol expérimentale d'Artémis, qui tient lieu de Centre de Maintien à
Poste, et le satellite SPOT 4. Cette expérimentation est assurée depuis la station ESA
de Redu (Belgique) sans que le CMP SPOT 4 n'intervienne, hormis pour programmer les
créneaux de mise en uvre de l'ESBT. La station ESA estimera aussi la qualité des
mesures de distance.
Toutefois, il est prévu, en dehors de ces périodes d'essais, d'utiliser
opérationnellement l'ESBT pour relayer via Artémis la télémesure de servitude SPOT 4
à destination du CMP SPOT 4 ; cette télémesure sera reçue directement à la
SRIP-Aussaguel (Station de Réception Image PASTEL située à 20 km de Toulouse).
Cette opportunité permettra d'augmenter les zones de visibilité pour récupérer de la télémesure, car les couvertures classiques assurées par les stations sol du réseau 2 GHz du CNES ne produisent guère plus de 10 à 15 minutes de visibilité du satellite lors du passage au dessus d'une station, alors que l'ESBT permet de passer à 30, voire 40 minutes en continu, la durée de l'intervisibilité entre le satellite SPOT 4 et le satellite relais géostationnaire étant beaucoup plus longue. C'est un avantage majeur pour surveiller des opérations qui nécessitent une surveillance prolongée du satellite (par exemple, en cas de passage en survie du satellite hôte, pour surveiller le déroulement des opérations de récupération).
La technique du spectre étalé consiste à mélanger un signal utile numérique (ici à un rythme de 4kbits/s) avec un code pseudo-aléatoire complexe qui tourne à 3 Mbits/s.
Les avantages principaux sont :
- éviter de brouiller d'autres systèmes travaillant dans la même bande de
fréquence avec une puissance d'émission élevée,
- protéger les liaisons télémesure / télécommande des interférences que
produiraient d'autres liaisons du même type (en spectre étalé ou non) grâce à un code
d'identification attribué nominativement et qui ne peut être décodé qu'avec la clé en
question.
L'interface de la composante sol est un modulateur / démodulateur baptisé communément modem (comme les modems téléphoniques) fabriqué par Elektrobit, société finlandaise. Ce modem sera installé à Redu (Belgique) ainsi qu'à la SRIP (Aussaguel).
Une retombée concrète de l'ESBT concernera les véhicules spatiaux habités (navettes, capsules et stations), pour qui des liaisons fiables et de longue durée sont indispensables, pour ne pas dire vitales.
page mise à jour le 06 June 2000