Des yeux dans l'espace,
L'outil des géographes et des géologues...
Une nouvelle agriculture
Préserver la Terre
Les satellites verts
L'évaluation numérique des grands travaux...
...et la cartographie des risques naturels

Survoler la planète

Des yeux dans l'espace

Avant l'ère spatiale, l'homme n'avait jamais pu embrasser l'ensemble d'un hémisphère d'un seul coup d'œil. Jamais, en fait, il n'avait pu avoir une vision globale du monde qu'il habite. Il a fallu la mise en orbite des premiers véhicules spatiaux pour faire reculer l'horizon accessible et montrer notre planète comme jamais nous ne l'avions vue auparavant.

Aujourd'hui, le satellite d'observation est devenu indispensable aux scientifiques et aux industriels comme aux militaires. Il offre à chacun d'entre eux une multitude de raisons d'observer la Terre depuis l'espace dans le moyennement visible aussi bien que dans l'infrarouge ou en ondes radar qui, elles traversent les nuages.

Équipés de systèmes de vision de plus en plus performants, les satellites d'observation sont capables de couvrir de manière systématique et répétitive des portions de territoires immenses et produisent des images pourtant très détaillées. Ainsi le satellite français "SPOT", qui représente la référence en matière de télédétection civile permet de découvrir des objets d'une dizaine de mètres sur chacune des images de 60 km de côté qu'il prend à l'altitude de 830 km à laquelle il orbite. Ses capacités de visée oblique autorisent à la fois la prise de vues stéréoscopiques qui restituent le relief du terrain, et l'observation répétée d'une même région sans attendre d'en repasser à la verticale. Recul, détail, répétitivité et souplesse d'emploi par une programmation au jour le jour : autant d'atouts qui font du satellite un outil proche des besoins des clients utilisateurs, organismes nationaux ou internationaux comme simples particuliers.

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L'outil des géographes et des géologues...

Les statistiques des Nations Unies révèlent que moins de la moitié des terres émergées de la planète sont cartographiées aux échelles les mieux adaptées au développement économique. La demande est particulièrement forte pour le continent africain. Précises, rapides à dresser, mises à jour de façon systématique et d'un coût de réalisation 3 à 4 fois inférieur à la télédétection effectuée à partir d'avions, les "spatio-cartes" deviennent la référence de la cartographie à petite et moyenne échelle. Car le secret de la richesse sans égal des images fournies par les satellites vient du fait qu'au lieu de prendre une photo, leur caméra à barrettes photosensibles de type vidéo, transmet à la terre des intensités de lumière qui sont traitées par les ordinateurs pour en extraire les informations voulues sur des cartes dites "thématiques".

Ces cartes présentent, ainsi, à la demande une multitude de données à l'échelle d'une région : l'occupation des sols pour aider à la maîtrise de l'urbanisme ou suivre les évolutions de population, l'état ou la nature de la végétation pour effectuer les inventaires agricoles, ou encore les structures géologiques pour repérer ressources naturelles ou nappes aquifères souvent piégées au voisinage de failles géologiques.

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Une nouvelle agriculture

Par ailleurs, les satellites d'observation sont devenus de précieux alliés d'une nouvelle agriculture gérée du ciel, surtout dans les pays en développement où la gestion agricole est encore embryonnaire. D'un seul coup d'œil, ils dressent l'état des superficies cultivées, reconnaissent la nature des sols, inventorient les ressources en eau. Autant d'informations qui vont servir à réorienter les aménagements agricoles. De même, à mesure que la saison avance, ils suivent l'évolution des cultures et permettent un dépistage précoce des maladies de la végétation. Et moyennant des hypothèses de rendement fournies par des enquêtes de terrain, ils permettent même de prévoir la production et ainsi d'optimiser la logistique nécessaire à la récolte ; parc d'engins agricoles et de camions, disponibilité des silos...

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Préserver la Terre

Par quel moyen, dès le 29 avril 1986, le monde a-t-il pu voir physiquement le réacteur éventré de la centrale de Tchernobyl, avant même que ne filtre aucune véritable information sur la nature de l'explosion qui s'était produite en Ukraine trois jours auparavant ?

Réponse : par des observations du satellite SPOT qui, en montrant le réacteur détruit, ont permis aux spécialistes d'acquérir la certitude que l'on se trouvait bien face à un accident nucléaire majeur.

Qu'il s'agisse de détecter un véritable drame mondial, comme celui survenu à Tchernobyl, ou une pollution locale consécutive au dégazage d'un pétrolier en mer, le satellite constitue un outil de veille puis d'aide à la décision extrêmement précieux. Il permet de surveiller la planète depuis le ciel avec une efficacité inégalable, aussi bien en donnant l'alerte de manière rapide qu'en permettant ensuite de dresser un bilan global des dégâts, ou de suivre l'évolution d'un problème alarmant au fil des jours.

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Les satellites verts

En dehors des moments de crise, l'observation spatiale est également devenue un des meilleurs moyens dont disposent les spécialistes de l'environnement pour se mettre à l'écoute de la Terre, en auscultant en permanence ses éléments menacés par des activités humaines ; c'est aujourd'hui grâce aux satellites de télédétection que l'on évalue le plus efficacement d'un mois à l'autre l'ampleur de la destruction et du recul de la forêt tropicale. De même, les données cartographiées fournies par SPOT sont devenues indispensables pour prendre à intervalles réguliers le pouls des écosystèmes les plus sensibles à la pression de l'homme, ou parfois même de la nature ; c'est depuis le ciel que l'on suit le mieux l'envasement de la lagune de Venise, ou qu'apparaît le plus nettement la régression spectaculaire et préoccupante de la Mer d'Aral consécutive à la dérivation des fleuves qui l'alimentent.

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L'évaluation numérique des grands travaux...

En matière d'aménagement de l'environnement, le satellite ajoute à ses capacités de diagnostic la fonction d'outil de simulation grâce à laquelle, par exemple, l'étude de l'impact de grands travaux de génie civil sur la nature trouve une efficacité nouvelle. Les images stéréoscopiques fournies par SPOT permettent aux ingénieurs de créer un "modèle numérique de terrain", véritable image de synthèse du paysage, dans lequel on peut dès lors intégrer les données de forme de l'ouvrage à réaliser, et visualiser l'ensemble en perspective sous n'importe quel angle. Avant même le premier coup de pioche, il devient ainsi possible de "voir" l'autoroute, le barrage hydroélectrique ou la voie ferrée nouvelle tels qu'ils s'inscriront dans le paysage, et même de simuler sur l'ordinateur la mise en eau du barrage. En fait, de tels outils permettent de prendre en compte les contraintes d'environnement dans le processus de décision d'aménagement d'un site.

...et la cartographie des risques naturels

Devenue instrument de simulation, l'imagerie satellitaire permet d'étudier la vulnérabilité de l'environnement aux risques naturels. La confrontation d'un modèle topographique de terrain avec des données "terrestres" relatives au régime des crues dans le bassin d'un grand fleuve permet d'y situer les zones inondables. Et par là même, de signaler toutes les constructions menacées.

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Survoler la planète

Comment passer de la vision limitée d'une région à l'observation de toute la planète ?

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page mise à jour le 06 June 2000